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L'explosion à la carrière de Quenast du 24 juin 1868

inventaire des données relatives aux carrières


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Avec le soutien de la commune de Rebecq

Le 24 juin 1868, un charriot arriva à la carrière de Quenast. Il transportait des touries de nitroglycérine destinée à l’extraction du porphyre dont on faisait alors les fameux pavés dont on couvrait les routes et chemins. La demande de ce matériau était très forte et il fallait des explosifs puissants pour détacher des pans de roche en grande quantité. Jusqu’alors, les carriers utilisaient des poudres détonantes afin de faire exploser la roche.

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Ascanio Sobrero - Alfred Nobel

La nitroglycérine a été découverte par Ascanio Sobrero en 1847, lorsqu'il travaillait avec Théophile-Jules Pelouze à l'université de Turin. Le processus de fabrication industrielle a été élaboré par Alfred Nobel dans les années 1860. Sa société a exporté un mélange de nitroglycérine et de poudre à canon appelé « huile suédoise détonante », qui a été rapidement interdit à la suite d'accidents catastrophiques. Suite aux catastrophes que cet explosif instable a causées un peu partout en Europe à l’époque, Alfred Nobel résout le problème en mélangeant la nitroglycérine à des kieselguhrs (poudre fossile de diatomées), puis en la moulant sous forme de bâtonnets enveloppés de papier, c'est ainsi qu'est créée la dynamite en 1866 et son brevet déposé le 25 novembre 1867. Il s'agit du premier explosif puissant, peu coûteux à produire et stable (comprendre: ne présentant que peu de risques d'explosion involontaire lors du transport)

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La structure moléculaire de la nitroglycérine - Emballage de dynamite.

Le liquide de la nitroglycérine peut également être mélangé à d'autres composants neutres, comme la silice, ou à des composés actifs (soufre, nitrate de sodium, cellulose, etc.).

L'exploitation de son brevet rapporte à Alfred Nobel une fortune considérable, qui est plus tard dévolue aux Prix Nobel. Il contrôle strictement ses droits et réussit à les faire valoir face à des marchands américains qui tentent de plagier son invention en utilisant une formule légèrement différente.

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Acte de dépôt de la demande de brevet par Alfred Nobel, pour le système de percussion et d'ignition de la Nitroglycérine dans un bâton de dynamite. (Photo: Wikipédia)

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(Archives Rewisbique)

Nous avons retrouvé plusieurs relations de cette catastrophe dans des périodiques scientifiques publiés alors, ainsi qu’une mention de ces faits dans le Moniteur Belge du mois de juillet 1868, soit quinze jours après l’accident. Nous en reproduisons ici les pages telles qu’elles figurent dans les ouvrages et journaux de l’époque.

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« L’année Scientifique et Industrielle » par Louis Figuier, Paris, Librairie de l’Hachette & Cie - 1869 - Pages 214 à 218

Le village de Quenast fut dévasté: plus une maison n’avait encore une vitre entière, la plupart des toitures furent endommagées. On recensa des dégâts dans les villages voisins, Rebecq, Saintes et Tubize. Il y eut à déplorer 10 personnes tuées dans l’accident.

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Extrait du « Moniteur Belge » du 1er juillet 1868, p. 5089

Nous avons fait quelques recherches au sujet de ces personnes décédées tragiquement ce jour-là. Nous avons retrouvé la trace de chacune d’elles et vous livrons ici le résultat de nos investigations.

Le rapport de l’époque parle de huit personnes présentes autour de la voiture, au moment de l’explosion. Deux ouvriers, scieurs de long de leur état, travaillaient à l’opposé du magasin où l’on était occupé de décharger la marchandise dangereuse.

La fillette dont on fait état de la présence sur les lieux de l’accident se nommait Buys Amélie-Justine. Elle était née à Quenast le 10/11/1854. Elle avait donc 13 ans. Elle était la fille de Charles, Martin Buys et de Livina Tintinier et l’aînée d’une famille de 9 enfants. La présence du charriot et des hommes qui l’escortaient avait probablement éveillé la curiosité de l’enfant.

Scourneaux Florent, Joseph, né à Bierghes le 1/7/1840, y demeurant, 27 ans. Fils de François-Joseph Scourneaux et de Marie-Thérèse Antoine, il travaillait en tant que scieur de long à l’arrière du bâtiment. Il s’agit bien de la même famille Scourneaux présente dans la commune.

Bruynbrouck Philibert, né à Bierghes le 22/7/1833 et y demeurant, il était le fils de Charles, Joseph Bruynbrouck et de Josiane Brugnaert et l’époux de Marie-Charlotte Trésignies. Il était le collègue de la victime précédente et travaillait avec lui au moment du drame.

Tillemans Hubert, Joseph, magasinier, né à Baulers le 19/3/1819, il demeurait à Tubize. Il était né de Jean-Baptiste Tillemens et Marie-Françoise Lemoine et était marié à Florentine Agnessens. Il était magasinier et réceptionnait la nitroglycérine.

Brisack Jean-Baptiste, Séverin, menuisier, né à Saintes le 7/2/1830 et y demeurant, il avait 38 ans. Fils de François-Joseph Brisack et de Marie-Catherine Leheu, il était le collègue direct de Tillemans.

La déflagration fut si intense que les corps des victimes ne furent que très difficilement indentifiables. On ne put les reconnaître que grâce à des lambeaux de vêtements restant attachés ou collés à la chair. Seuls, les deux scieurs de long furent découverts plus ou moins entiers, mais déshabillés complètement par le souffle de l’explosion et complètement noircis par la chaleur qui s’en est dégagée.

Pour rappel, cet accident tragique fut à l’origine de l’abandon de la nitroglycérine, comme explosif. Elle fut rapidement remplacée par la dynamite, dont le conditionnement, la manipulation de l’emploi étaient bien mieux sécurisés.

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Article d’un journal néo-zélandais de l'époque relatant les faits survenus à Quenast (New-Zeland National Library)



Extrait de la revue du Rewisbique n° 34, p. 7-14 et n° 35 p. 67-68
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